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Comment mettre en place une bonne stratégie de retraite ?

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Chaque année, 750 000 personnes partent à la retraite, selon les chiffres du DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques). Pour la plupart, c’est l’occasion de rattraper le temps perdu en famille, de voyager, de faire du bénévolat et toutes ces choses auxquelles elles aspirent. Mais il s’agit aussi d’une nouvelle étape de vie, qu’il est important de bien organiser à l’avance, pour pouvoir partir en toute tranquillité. Voyons alors ensemble comment bien préparer son départ à la retraite.

Départ à la retraite : faire une reconstitution de carrière

La reconstitution de carrière consiste à faire le point sur vos droits, en vue de votre départ à la retraite. Elle nécessite de se pencher sur les différents documents envoyés par les régimes de retraite obligatoires tout au long de votre carrière.

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Ils regroupent notamment le relevé de carrière, ou relevé de situation individuelle, envoyé tous les 5 ans à partir de vos 35 ans, et l’estimation indicative globale (EIG), que vous recevez également tous les 5 ans à partir de vos 55 ans. Ces documents listent les droits accumulés dans les régimes de retraite obligatoires, ainsi qu’une estimation de votre retraite.

Une fois qu’ils sont en votre possession, il faudra alors s’assurer que rien dans votre carrière n’a été oublié (périodes d’activités indépendantes ou salariées, montants des revenus ayant donné lieu à cotisation, périodes de chômage, de maladie…).

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En cas d’erreur, il faudra contacter la caisse de retraite pour faire les réclamations nécessaires, avant que la retraire ne soit demandée et liquidée. Pour vous faciliter la vie, vous pouvez vous tourner vers des experts des régimes de retraite, qui pourront vous accompagner dans ces démarches. Vous pourrez par exemple voir sur le site Altis Conseil l’aide qu’ils proposent en matière de calcul, de vérification et de reconstitution de vos droits à la retraite.

retraite calcul droits

Définir son âge de départ à la retraite

L’âge légal pour partir à la retraite est de 62 ans, pour les personnes nées à partir de 1955. En revanche, vous avez toujours la possibilité de repousser la date si vous n’avez pas le nombre de trimestres suffisant pour profiter d’une retraite à taux plein.

Selon l’année de naissance, le nombre de trimestres de cotisations se trouve entre 161 et 172, pour pouvoir bénéficier d’une pension complète. Un pourcentage de réduction appelé « décote » est appliqué si vous ne disposez pas d’un nombre de trimestres suffisant.

Si vous continuez à travailler sans liquider votre retraite, ce sera un pourcentage appelé « surcote » qui sera appliqué à votre pension. Quoi qu’il en soit, il est préférable de commencer à vous informer sur vos droits et le montant de votre retraite quelques années avant pour bien être préparé. Il vous faudra également fixer la date environ 1 an avant votre départ, pour pouvoir tout organiser dans les temps.

Liquider sa retraite

Il faut savoir que le versement de la retraite ne se fait pas automatiquement. Elle nécessite que vous fassiez une demande auprès de vos caisses, 4 à 6 mois avant la date de départ. Cela vous évitera d’avoir un décalage entre votre dernier salaire et votre premier versement de pension.

Il vous faudra alors faire une demande auprès du régime de base et une autre auprès des régimes complémentaires. Si vous bénéficiez d’une retraite anticipée, une seule demande auprès du régime de base est nécessaire.

Ce sera à lui d’informer les caisses complémentaires pour qu’elles vous contactent. Vous pourrez faire ces démarches sur internet ou par écrit, en remplissant un formulaire à retirer auprès de votre caisse ou à télécharger en ligne. Il vous faudra également réunir tous les justificatifs nécessaires : attestation de cessation d’activité, justificatif d’identité, relevé bancaire, photocopies des derniers bulletins de salaire et du dernier avis d’imposition.

Prévenir son employeur avant le départ à la retraite

On n’y pense pas forcément, mais il faut également penser au délai de préavis avant de partir à la retraite. Vous devez ainsi prévenir votre employeur au moins 2 mois avant votre départ. Si vous n’avez intégré l’entreprise que depuis 6 mois à 2 ans, ce délai est réduit à 1 mois seulement.

Les personnes bénéficiant d’une ancienneté de plus de 10 ans auront alors droit à une indemnité de départ en retraite. Son montant dépend là encore de votre ancienneté. Pour 10 ans d’ancienneté, l’indemnité correspondra à un demi-mois de salaire. Elle sera d’un mois de salaire pour 15 ans d’ancienneté, 1 mois et demi pour 20 ans et 2 mois pour 30 ans. Cependant, la convention collective de votre entreprise ou votre contrat de travail peut prévoir un montant supérieur.

Partir à la retraite : se préparer sur le plan financier

Le départ à la retraite est également synonyme de baisse de revenus. Pour beaucoup, le pouvoir d’achat peut être réduit de moitié. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles il est tant redouté par les Français.

Néanmoins, vous pourrez anticiper et compenser cette baisse en préparant votre départ quelques années auparavant. Différentes options s’offrent alors à vous, comme l’achat d’une résidence principale par exemple, pour éviter d’avoir encore à payer un loyer. Si vous vous y prenez assez tôt, vous pourrez liquider les mensualités de votre crédit immobilier avant la date de départ. Si votre logement principal actuel ne correspond plus à vos besoins, vous pourrez aussi le vendre pour obtenir des plus-values substantielles.

C’est par exemple le cas si le logement est trop grand, ou encore trop éloigné des enfants, etc. Un autre avantage : ces bénéfices réalisés sur la revente sont exonérés d’impôts et de prélèvements sociaux.

Si vous ne souhaitez pas quitter votre logement, vous pourrez opter pour le viager occupé pour avoir un complément de revenu. Ce contrat vous permet de profiter de votre propriété jusqu’à votre décès. À la signature du contrat, vous recevrez un capital représentant 40 à 45 % de la valeur du bien.

Et chaque mois, vous recevez encore une mensualité calculée en fonction du reste du montant dû par l’acheteur. Pour préparer sa retraite, d’autres solutions comme l’assurance-vie ou un dispositif d’épargne retraite sont encore envisageables. Le tout est de s’y prendre assez tôt pour ne pas être pris au dépourvu.

Investir dans des produits d’épargne retraite complémentaires

Au-delà de l’achat d’une résidence principale et de la vente de votre logement actuel, il est aussi possible de se tourner vers des produits d’épargne retraite complémentaires pour préparer sa retraite financièrement. Ces dispositifs ont pour objectif de permettre aux épargnants de se constituer un capital supplémentaire afin de vivre confortablement à la retraite.

Les produits d’épargne retraite les plus courants en France sont le Plan Épargne Retraite Populaire (PERP), le Contrat Madelin, le Perco ou encore le Plan Epargne Entreprise (PEE).

Le PERP et le Contrat Madelin : deux solutions adaptées aux travailleurs non-salariés

Pour les travailleurs non-salariés tels que les professions libérales, artisans et commerçants, il existe deux solutions principales : le PERP et le Contrat Madelin. Le premier est destiné à tous les salariés du secteur privé tandis que le second concerne les travailleurs indépendants.

Ce qui différencie ces contrats des autres types d’épargne, c’est leur cadre fiscal avantageux. Les versements effectués sur ces supports sont déductibles des revenus imposables. Cela signifie qu’en payant 1 euro sur son contrat, vous économisez entre 30 % et 45 % sur vos impôts selon votre tranche d’imposition. Les intérêts accumulés ne sont pas taxés tant qu’ils restent investis dans le contrat.

Les plans d’épargne entreprise (PEE) et les plans d’épargne pour la retraite collectif (PERCO) sont des solutions offertes aux salariés dont l’employeur propose ces dispositifs de solidarité intergénérationnelle.

La particularité de ces contrats est leur souplesse en termes d’alimentation du compte épargne-temps, à entendre comme un relevé des heures supplémentaires effectuées pendant les années précédentes ou encore une partie de sa prime annuelle qui peut être mise dessus. Les sommes versées bénéficient ensuite d’un cadre fiscal favorable avec une exonération partielle ou totale des cotisations sociales ainsi que d’une déduction fiscale sur l’ensemble des versements effectués durant son existence.

Ce faisant, il n’existe pas une seule solution idéale mais plusieurs pour préparer sa retraite sereinement. Il faut bâtir une stratégie personnalisée en fonction de ses objectifs financiers spécifiques.

Anticiper les éventuels changements législatifs en matière de retraite

Au-delà de l’achat d’une résidence principale, de la vente de son logement actuel et des différents produits d’épargne retraite complémentaires, anticiper les éventuelles modifications législatives en matière de retraite est une étape clé pour mettre en place une bonne stratégie de préparation financière.

Depuis plusieurs années maintenant, une question est sur toutes les lèvres : que va-t-il advenir du régime des retraites ? Avec le vieillissement de la population française et l’allongement de notre espérance de vie moyenne, il devient nécessaire d’adapter nos politiques publiques en conséquence.

Le système par répartition mis en place dans les années 1950 atteint ses limites face à cette nouvelle donne. Les analystes affirment que ce modèle ne sera plus viable sans divers ajustements. Aussi bien le gouvernement actuel que ceux qui ont précédé ont cherché à entamer des modifications concrètes afin d’assurer la pérennité du régime.

Les projets envisagés impliquent souvent soit un allongement considérable de la durée cotisable requise pour obtenir sa pension (lorsqu’on voit l’augmentation croissante des travailleurs âgés), soit une diminution du montant global perçu lorsqu’on prend sa retraite. Tout cela a bien sûr un impact direct sur votre situation personnelle et vos finances personnelles.

Quelles solutions s’envisagent pour chacun selon sa situation ? C’est donc à chacun, avec l’aide d’un conseiller financier, de déterminer les mesures à prendre pour contrôler ces éventuels changements législatifs. Il faut se tenir informé régulièrement des évolutions politiques en cours et s’adapter en conséquence.

Divers éléments sont à considérer pour mettre en place une bonne stratégie financière vis-à-vis du départ à la retraite : l’achat d’une résidence principale, la vente éventuelle de son logement actuel, les produits d’épargne retraite complémentaires ainsi que l’anticipation des possibles modifications législatives futures.

Il est donc recommandé d’être attentif aux fluctuations boursières tout comme de connaître ses droits sur le plan fiscal. Les experts peuvent aider dans ce processus pour un résultat optimal. En agissant avec prudence et clairvoyance dès maintenant, on peut être sûr(e) que sa retraite sera bien préparée quelle qu’en soit la forme future !

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